Historique de l'association
Origine et histoire de l'association
Au commencement était Geneviève de Blignières.
Originaire de Pleudihen-sur-Rance en Ille-et-Vilaine, cette étudiante à l'Institut supérieur d'économie sociale et familiale arrive à Paris en 1926. Elle fait le constat, lors d'une visite de la prison Saint-Lazare, que 30 à 40% des détenues sont Bretonnes. La Bretagne est alors un pays pauvre, les salaires y sont bas et les conditions de vie difficiles. Pour nombre d'entre elles, Paris représente le nouvel Eldorado. Seulement, sans argent ni relation, ne parlant que quelques mots de français, ces "naïves et confiantes" Bretonnes deviennent des proies faciles pour les proxénètes.
En 1933, Geneviève de Blignières s'engage donc dans l'Œuvre des Gares, un service chargé d'accueillir toutes les déracinées pour qu'elles échappent aux trafics de la prostitution. Après la guerre, s'inquiétant de voir les Bretonnes arriver de plus en plus nombreuses à Paris, elle prend vite conscience de l'urgence d'un service spécialisé. Et malgré un grave accident, Geneviève de Blignières, entourée et soutenue par de nombreux amis, mènera son projet à terme.
Le Service Social Breton voit alors le jour en 1958, dans un premier temps sous la forme d'une permanence dans un local de la gare Montparnasse. Sur place on reçoit, oriente et règle les problèmes, le recours à la médecine et à la psychologie étant souvent nécessaires. Quinze ans plus tard, c'est un foyer dédié, reconnu d'utilité publique, qui voit le jour à quelques mètres de la gare Montparnasse grâce au financement des cinq départements Bretons et de la ville de Paris. Un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pris en charge par la DDASS (ex aide sociale à l'enfance), un dispensaire complété d'un service radiologique et psychiatrique ainsi qu'une résidence de jeunes travailleuses se partagent les 5 000 m². Une quarantaine de personnes accueillent ces jeunes femmes en grande difficulté. C'est avant tout un lieu de réinsertion.
En 1992, le Service Social Breton cesse l'activité CHRS pour adopter la forme unique d'un foyer de jeunes travailleuses. Depuis, la crise du logement est passée par là et le profil des résidentes a évolué, tendant de plus en plus vers une mixité sociale à l'image de notre société. Aujourd'hui, encore majoritairement bretonnes, les résidentes viennent de tous les horizons.
Le challenge de Geneviève de Blignières "de rechercher et de saisir la personnalité de chacune pour en assurer le plein épanouissement" est toujours d'actualité au Service Sociale Breton (SSB). Au-delà d'un toit, c'est un apprentissage du vivre ensemble, un soutien dans le cheminement vers l'âge adulte, parfois une seconde chance, qu'offre le SSB à des centaines de jeunes chaque année.